Dès l’ouverture du Conseil municipal, le maire Stéphane Le Foll a tenu une longue allocution à tonalité politique, multipliant les digressions nationales et les attaques à peine voilées contre les groupes d’opposition, en particulier les écologistes. En détournant l’ouverture du Conseil pour y glisser ses positions sur l’alimentation, la sécurité, la police ou encore la participation à une manifestation nationale, il a manifestement cherché à poser ses marqueurs idéologiques tout en évitant d’aborder les véritables urgences locales.
Dans ce contexte, la députée Marietta Karamanli a répondu avec clarté et fermeté, rappelant que le Conseil municipal n’est pas un terrain de joutes personnelles mais un lieu de travail au service des Manceaux. Elle y défend une vision républicaine de la sécurité, la nécessité d’un débat politique structuré, et dénonce les méthodes d’un maire plus prompt à la provocation qu’à la concertation.
Intervention de Mme M. KARAMANLI :
Monsieur le Maire,
Vous évoquez en introduction de ce Conseil une manifestation appelée par plusieurs partis politiques et ONG. J’ai pris connaissance de cet appel, et je veux être très claire : je n’y participerai pas. Mon appartenance est sans ambiguïté – je siège au sein du groupe socialiste et apparentés, que cela plaise ou non – et cette manifestation ne correspond ni à mes méthodes, ni à mes convictions.
Cela dit, permettez-moi de vous dire franchement que je trouve inapproprié de consacrer près d’une demi-heure en début de séance à une série d’invectives politiques qui n’ont pas leur place ici. Le Conseil municipal est un lieu dédié au traitement de l’ordre du jour, au service des Manceaux. Si vous souhaitez ouvrir un espace de débat politique entre groupes, pourquoi ne pas le faire en dehors du Conseil ? Cela se pratique dans d’autres villes. Ici, malheureusement, ce cadre n’existe pas.
Quant à ma position sur les sujets nationaux que vous avez évoqués – comme l’abaya ou la sécurité –, je vous la rappelle avec clarté.
Sur l’abaya, il y a une grande confusion, alimentée au sommet de l’État par des ministres qui seraient plus utiles s’ils se consacraient à des enjeux fondamentaux : combien d’enseignants manquent aujourd’hui devant les élèves ? Combien d’enfants souffrent de harcèlement scolaire ? Ces sujets mériteraient notre mobilisation collective.
Sur la sécurité, je défends une ligne constante : nous avons besoin de forces de l’ordre. J’ai d’ailleurs toujours été en première ligne pour demander des effectifs supplémentaires sur notre territoire. Et les faits sont là : à Angers, 45 postes ont été créés, 15 à Saumur, 25 à Chartres… mais zéro au Mans, initialement. Il a fallu, avec d’autres élus, que je monte au créneau pour obtenir une dizaine de postes. C’est encore insuffisant.
Nous devons continuer ce travail, car c’est par la présence humaine sur le terrain que l’on lutte efficacement contre l’insécurité, y compris dans les territoires ruraux. Les maires de ma circonscription me le disent tous les jours.
Pour ma part, je resterai fidèle à ce qui guide mon engagement : la défense de l’intérêt général, la clarté des convictions, et le respect de nos institutions républicaines.