Résumé de l’intervention : Olivier Biencourt analyse le compte administratif 2022 en ak sur les conséquences : l’épargne libre d’affectation chute drastiquement de 17 millions en 2021 à seulement 3,5 millions en 2022, soit le niveau le plus bas depuis 2008. Il souligne que malgré une hausse des impôts de 3,72% (inférieure à l’inflation de 5,9%), cette politique nécessite une vigilance accrue. Il rappelle qu’après les 32 millions de 2014 (dont 16 pour les Jacobins), la ville avait réduit ses investissements à 10 millions par prudence budgétaire, et questionne la soutenabilité de ce nouveau niveau élevé.
Intervention d’Olivier Biencourt :
Madame la Première Adjointe. Je vais dire la même chose que Christophe en introduction. C’est-à-dire que le débat sur le compte administratif est une reprise du débat du budget. Au budget, on discute de vos projets, et au compte administratif, de vos ambitions. On va donc regarder cela.
Puisque le débat sur le compte administratif est un bis repetita sur la réalisation du débat que l’on a eu sur le budget primitif, je suis allé regarder ce que l’on en avait dit au moment du vote du budget primitif 2022. On avait souligné que ce budget 2022 était volontariste, ce dont on se félicitait, et dont on voyait la marque dans des inscriptions d’un fort niveau d’investissement. On embrayait sur le fait que ce fort niveau d’investissement faisait porter le risque sur des dépenses de fonctionnement plus élevées à venir pour la Ville en 2023 et après.
Sur les investissements, le chiffre a été cité par tous les intervenants précédents : 32 494 000 € d’investissement – c’est en effet un niveau élevé, conforme à ce volontarisme que l’on avait salué. Il faut remonter à 2014 pour retrouver 32 M€ d’investissement dans cette Collectivité.
Pour celles et ceux qui étaient dans cette Assemblée en 2014, ils se souviennent que sur ces 32 M€, 16 M€ étaient pour l’espace culturel des Jacobins. Cela veut dire que ces 32 M€, on l’a déjà fait. Mais on se souvient aussi que justement dans le cadre d’une maîtrise des dépenses publiques, après avoir fait ce niveau de 32 en 2014, on avait évidemment réduit le niveau d’investissement sur les années suivantes en tournant sur un rythme autour de 10 M€, justement pour la soutenabilité et la capacité financière de la Collectivité. Le 32 montre le volontarisme que l’on saluait – il suppose bien sûr une vigilance pour l’avenir.
Aujourd’hui, on a clairement les résultats, et vous avez en effet, nous avons et la Collectivité a eu ce que Serge a appelé tout à l’heure une augmentation assez sensible, les 75 M€ de recettes qui sont le produit des quatre taxes vs 73 M€ l’année précédente, c’est-à-dire +3,72 % qui a été prélevé sur le contribuable manceau en 2022 par rapport à 2021.
D’autant plus que ce 3,72 d’impôt supplémentaire, dans un contexte de l’année 2022 – 2023 l’est toujours, mais on parle là de 2022 – inflationniste, l’INSEE chiffrant l’inflation à 5,9 %, où les ménages ont dû faire face à des dépenses de 5,9, les impôts augmentant de 3,72. Cela passe pour la Collectivité et vous avez donc eu raison, et nous avons eu raison de soutenir cette décision de non-augmentation des taux en 2022.
On va tout à l’heure voter, après celle-ci, la délibération 3 sur l’affectation du résultat. Le chiffre a été donné, là aussi, par Serge, par Christophe, ce résultat de 3 520 298 € libre d’affectation que nous allons affecter par la délibération 2003. Juste pour dire que cette vigilance, le fait de devoir le surveiller comme le lait sur le feu, on était à un résultat de fonctionnement libre d’affectation de 17 M€ l’année dernière ; on est à 3 M€ cette année. Je suis remonté jusqu’au compte administratif 2008 – c’est le chiffre le plus bas depuis ce dernier.
On voit bien que le problème ou la difficulté qui va être la vôtre est celle de votre capacité à générer de l’épargne.
Pour générer de l’épargne, il faut le faire sans tomber dans la facilité, c’est-à-dire – je reste sur ma ligne – sans augmenter la pression fiscale sur les Manceaux, parce qu’évidemment, on peut augmenter l’épargne. C’est la difficulté : il faut générer de l’épargne pour rendre soutenable la politique menée – soit en actionnant le levier des recettes et donc les recettes fiscales, soit celui des dépenses. Je pense qu’il faut réussir cette difficulté à générer de l’épargne en contrôlant bien les dépenses et en réussissant, Monsieur le Maire l’a dit, avec ce souci de maîtrise et de vigilance. Il faut vraiment que tout euro public dépensé soit un euro utile.
Je vous remercie de votre attention.