Budget primitif 2025 : le groupe CÉS dénonce incertitudes et absence de dialogue

Lors du vote du budget primitif 2025 de Le Mans Métropole, le groupe Citoyen écologiste et solidaire (CÉS), par la voix d’Olivier Biencourt, a justifié son opposition en soulignant l’incertitude extrême liée à la situation nationale et régionale. Le budget, fondé sur des hypothèses fragiles du projet de loi de finances, aurait pu être reporté, comme l’ont fait de nombreuses communes, afin de s’appuyer sur des données plus fiables. Le CÉS a également dénoncé le désengagement financier de la Région Pays de la Loire, qui affaiblit les acteurs locaux. Sur le plan métropolitain, le groupe a rappelé ses critiques récurrentes sur le projet Chronolignes : explosion des coûts, manque de concertation et concomitance des travaux désorganisant la vie locale. Pour le CÉS, la majorité privilégie un calendrier électoral au détriment d’une gestion rigoureuse et d’un dialogue sincère avec les habitants. En cohérence avec ses positions passées, le groupe a voté contre ce budget 2025.


Intervention de M. Olivier Biencourt

Monsieur le Président, mesdames et messieurs, mes chers collègues,

Je voudrais revenir sur le contexte dans lequel nous examinons ce budget primitif 2025. Nul ne peut contester que la dissolution décidée par le Président de la République a ouvert une période d’incertitude politique et économique inédite. Trois mois sans gouvernement, puis l’arrivée de Michel Barnier, chargé d’élaborer en un temps record un projet de budget pour la France, ont conduit à un texte bancal, marqué par une dette et un déficit record. Ce projet a suscité de nombreuses réactions, notamment des collectivités locales qui ont dénoncé des mesures allant au-delà du raisonnable.

Dans ce contexte, je m’interroge : pourquoi voter le budget de la Métropole maintenant, alors que nous sommes dans l’attente d’un projet de loi de finances encore inconnu et d’une situation nationale non stabilisée ? La tradition de notre collectivité est d’attendre la nouvelle année pour disposer de données consolidées. Sur les dix derniers exercices, seuls trois budgets ont été votés en décembre. Reporter le vote aurait permis d’arbitrer sur des bases sécurisées.

À cette incertitude nationale s’ajoute une incertitude régionale. La Présidente Christelle Morançais a décidé de couper brutalement 100 M€ sans concertation, affaiblissant ainsi le soutien de la Région aux acteurs locaux. Cette rupture avec la politique menée par Jacques Auxiette, notamment en matière de soutien aux transports collectifs, illustre un désengagement préoccupant qui impactera directement nos territoires.

S’agissant de la politique d’investissement de la Métropole, nous avons déjà eu l’occasion de rappeler nos désaccords, notamment sur le projet Chronolignes. Depuis 2018, son coût est passé de 30 M€ à une enveloppe bien plus élevée, sans concertation suffisante avec les habitants. La concomitance des travaux fragilise le quotidien des Manceaux et la justification avancée, celle d’un calendrier électoral, ne nous paraît pas acceptable. Nous avons connu, dans d’autres mandats, des décisions de report lorsque la situation financière l’exigeait. Pourquoi ne pas appliquer la même prudence aujourd’hui ?

En cohérence avec notre vote contre le budget primitif 2024 et avec les critiques exprimées tout au long de l’année sur les Chronolignes, nous voterons contre ce budget 2025.

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