Lors de la présentation du budget primitif 2025, le groupe Citoyen écologiste et solidaire (CÉS) a exprimé un refus clair face à des arbitrages jugés déséquilibrés. Olivier Ruchaud a dénoncé le poids disproportionné du budget consacré au « rayonnement » de la Ville (14,5 %), équivalent à l’ensemble de l’action sociale, de la sécurité et de la santé réunies. Il a illustré ce déséquilibre en citant des moyens dérisoires en faveur du handicap (72 600 €), insuffisants pour répondre aux besoins, et des investissements limités dans les EHPAD (812 K€). Enfin, il a souligné le manque d’effectifs en police municipale, pointant un ratio de 2,7 pour 10 000 habitants au Mans, bien inférieur à celui des villes voisines comme Angers, Tours ou Nantes. Sans nier la complexité des enjeux sécuritaires, le groupe appelle à des choix budgétaires plus justes, centrés sur la proximité, la prévention et la réponse aux besoins sociaux réels.
Intervention de M. Olivier Ruchaud :
Merci, Monsieur le Maire. Monsieur le Maire, Monsieur l’adjoint, mes chers collègues.
Je ne vais pas reprendre les arguments déjà développés par nos collègues écologistes, mais me concentrer sur l’équilibre des dépenses qui justifie notre refus de ce budget. Nous constatons en effet une orientation préoccupante : beaucoup d’investissements sont consacrés à l’attractivité et au rayonnement de la Ville, mais trop souvent au détriment des besoins essentiels des citoyens.
Cette année encore, le budget consacré au rayonnement représente 14,5 % des dépenses, soit autant que l’action sociale, les solidarités, la sécurité et la santé réunies. Or, ce sont précisément ces domaines qui correspondent aux besoins les plus pressants de nos concitoyens.
Je souhaite illustrer ce déséquilibre par trois exemples :
- Handicap : seulement 72 600 € de dépenses en direction des personnes handicapées. C’est bien peu comparé au million d’euros investi pour refaire le hall d’accueil des Atlantides.
- Action solidaire : seules quatre opérations d’investissement sont prévues pour trois EHPAD et le CCAS, pour un montant total de 812 K€. C’est insuffisant au regard de l’ampleur des besoins dans les établissements.
- Prévention, médiation, sécurité : 6 M€ sont inscrits en fonctionnement et investissement, soit seulement 2,5 % d’un budget total de 245 M€. Pourtant, il existe une nécessité forte d’investir dans la présence humaine et la proximité. Le ratio d’effectifs de la Police municipale est de 2,7 pour 10 000 habitants au Mans, contre 4,4 à Angers, 7 à Tours et 7,7 à Nantes.
Il ne s’agit pas d’exagérer la réalité de la délinquance, comme le fait l’extrême-droite, ni de nier les difficultés de la lutte contre les violences et les incivilités. Mais il est certain que l’action humaine de proximité et la présence sur le territoire sont essentielles. Cela suppose des dépenses adaptées et donc des choix budgétaires différents, plus justes, pour le bien-être de nos concitoyens.
Je vous remercie.